Résidence Aokiji-Asano

Un froid glacial enroba le Village de la Brume avec la même puissance qu’une avalanche, frigorifiant les villageois se réveillant difficilement. Reiko faisait partie de ces personnes en proie au froid qui prenait la peine de se lever de son lourd sommeil. La nymphe de l’eau ouvrit ses yeux saphir, encore embués de ses songes, sur un ciel neige et un mari encore endormi. Shisui avait l’air d’un chérubin, avec les traits doux de son visage, son air si paisible et il ne ronflait pas. Attendrie par la scène, elle posa un baiser sur sa joue et sourit doucement, les yeux presque entrouverts. Tsuru était encore en train de dormir. Cette petite dormait comme une marmotte bien qu’elle fasse difficilement ses siestes. On aurait dit un ange, avec ses cheveux soyeux comme ceux de ses parents, ses joues moelleuses et ses petits poings refermés. Elle était le fruit de l’amour de Reiko et Shisui, leur fille, leur soleil, leur source de joie… Sa maman ne put s’empêcher de sourire et de la border avant de se diriger vers la salle de bain, passant sa main dans son carré coupé depuis un peu plus d’une semaine. Cette coupe de cheveux lui donnait davantage un air maternel et la rendait on ne peut plus féminine. Dans à peu près une heure, elle devait aller chez le médecin pour une visite de routine afin de vérifier que tout va bien, ou plutôt ses amis et collègues, et Tsuru devait l’accompagner. Sa maman, étant médecin, aurait très bien pu l’ausculter mais elle n’était pas en mesure de donner un diagnostic complètement objectif et le plus gros défaut d’un médecin, c’était qu’il ne pouvait pas s’ausculter lui-même et s’opérer surtout. Puis, cela faisait des années que Reiko était suivie médicalement par ses collègues, Tsuru depuis sa naissance, elle avait une grande confiance en eux. Après tout, ils avaient étudié ensemble la médecine…

Reiko revêtit un haut ébène à col en V sur une jupe crème ornée de dentelle que lui avait offert Shisui il y avait longtemps. Elle l’adorait, avec son tissu délicat, retombant gracieusement sur ses hanches de naïade et qui n’était pas du tout indécente par sa longueur. Cela contrastait avec la simplicité de son haut, d’ailleurs elle ne portait pas souvent du noir. Mais ses bijoux se firent aussi remarquer, notamment son alliance, un diamant taillé en étoile, aux reflets multiples. Le collier de la jeune femme serpentait souvent autour de son cou laiteux. Une fine chaîne soutenait un caducée, symbole de la médecine, qui représentait une bonne partie de son existence et de sa vocation. Shisui, Tsuru… Tout était important pour elle. La nymphe de l’eau prit un gilet en grosse laine lui arrivant jusqu’aux genoux, de couleur souris. Bien entendu, elle ne prit pas sa blouse car elle n’était pas de service aujourd’hui. En ouvrant sa fenêtre, un spectacle étonnant s’offrit à elle. Un manteau neigeux recouvrit le jardin et les maisons environnantes, tout semblait pur avec ce blanc éclatant… Un plaisir enchanteur pour les yeux un peu fatigués de Reiko. Après s’être préparée, elle vit son époux se lever en lâchant un bâillement des moins gracieux, ce qui la fit rire.

« Si c’est comme ça, je retourne dormir, nah ! »

« Mais ne te vexe pas voyons^^ Ah Tsuru vient de se réveiller»

En effet, la petite Tsuru commença à pleurer. Elle réclamait sa maman qui vint la porter dans ses bras et la bercer pour la rassurer. Reiko fixa sa fille et se rendit compte à quel point la petite avait les même yeux qu’elle. Des yeux d’un saphir profond et intense… La mère de Tsuru approcha son visage de celui de sa fille et frotta son nez avec le sien et lui fit un sourire doux dont elle avait le secret. Au bout de quelques minutes, la petite dernière de la famille Asano-Aokiji fut apaisée. Reiko la porta jusqu’au séjour afin de préparer son biberon et le repas de ce matin, qui se composa de soupe miso et de petites sardines avec un bol de riz. En donnant le biberon à Tsuru, elle alla appeler son époux avant qu’il ne parte au travail. Le repas terminé, la jeune femme prépara Tsuru en lui mettant des vêtements chauds. Un ensemble blanc avec un bonnet en laine qui lui donnait l’allure d’une fleur de coton. Reiko embrassa le papa de cette adorable fillette et partit aussitôt chez le médecin, Tsuru dans sa poussette. L’hôpital était situé à 5 minutes de marche et il faisait un froid à ne pas mettre un chat dehors. La mère et la fille sortirent en laissant seul Shisui qui n’allait pas tarder à aller travailler. Des flocons de neige chatouillèrent les nez de Reiko et de Tsuru, d’autres rejoignirent les autres entassés en un épais manteau blanc et frais. Il neigeait tellement qu’on ne voyait rien à plus de 5 mètres, sans pour autant générer une tempête. La nymphe de l’eau mit une protection sur la poussette de Tsuru afin qu’elle ne prenne pas froid et marcha rapidement jusqu’à son lieu de travail avant de tomber vraiment malade. Ses bottes à talons s’enfoncèrent dans la neige et firent un bruit feutré que la jeune femme appréciait lorsqu’il neigeait suffisamment. Enfin, elle vit la silhouette de l’hôpital où elle travaillait quand aucune mission ne lui était attribuée. Reiko enleva la protection sur la poussette de Tsuru et montra du doigt la bâtisse à sa fille.

« Regarde Tsuru, c’est là que maman travaille^^ »

Reiko entra et salua les secrétaires médicaux avant de s’engouffrer dans un couloir qui lui était bien familier. Là où trônait son cabinet, ceux de ses collègues, juste à côté du bloc opératoire. Mais elle devait passer par un sas puis par la salle d’attente. La jeune mère ouvrit la porte de la salle d’attente et laissa la poussette dans un coin afin de ne gêner personne, Tsuru dans ses bras. Reiko ôta le manteau neigeux de Tsuru, dévoilant une petite robe en laine d’un abricot doux, ni trop clair, ni trop prononcé. Elle rangea de côté ses affaires dans un grand sac prévu à cet effet et fit un grand sourire à Tsuru. Sa fille sourit et s’amusa à tirer les cheveux de sa maman, ce qui lui fut moins douloureux. En effet, Reiko s’était fait couper les cheveux afin de ne pas trop souffrir lorsque Tsuru les tirait, puis cela lui donnait davantage l’allure d’une maman. Un carré pas trop court, encadrant le visage diaphane de la nymphe de l’eau qui n’était plus une nymphe à présent. Et la responsabilité en revenait au père de Tsuru, Asano Shisui. Un homme doux, un mari attentionné et un vrai papa. A cette pensée, Reiko sourit de voir la petite fille qu’elle tenait dans ses bras était le résultat de l’amour entre ce sushi et elle. Tsuru avait quelques traits de son père, si ça se trouve en grandissant elle allait lui ressembler. La jeune femme berça la petite fille mais une voix plutôt virile interrompit ce moment exclusif entre une mère et sa fille.



Trauma Center: New Blood - Caduceus USA


« Reiko ? Asano Reiko ? » Dit-il en balayant du regard la salle d’attente.

« Voyons c’est moi ! Tu ne m’as pas reconnue ou quoi ?^^ ‘’ »

« Yare yare… Tu peux entrer tiens »

Un homme frôlant la trentaine ouvrit la porte du cabinet et accueillit Reiko de sa voix virile, caressant agréablement les oreilles de quiconque l’entendait. Faisant dans les 1m75, il avait l’air bien bâti sous sa blouse blanche contrastant avec son teint crème. Il avait toujours sa cravate nouée négligemment avec sa chemise presque pas repassée. Sa barbe de 3 jours avait fière allure sur son visage sculpté admirablement, avec ses rides naissantes. Cheveux retenus en arrière, dévoilant un regard plus que viril, voici ce qui caractérisait un des collègues de Reiko, Miyamoto Fuyusuke. Un peu plus âgé que cette dernière, elle avait travaillé avec lui et sa collègue dès qu’elle fut transférée à l’hôpital du village pendant la disparition, et la seconde, de Shisui. Grâce à eux et leur infirmière, Reiko put surmonter cette épreuve jusqu’à l’arrivée de celui qui sera son époux actuel. La jeune maman se leva, Tsuru dans ses bras, et entra, invitée par Fuyusuke. Reiko redécouvrit le cabinet toujours aussi agréable à l’œil des docteurs Miyamoto Fuyusuke et Ichinotani Yumi, sa coéquipière, assistés avec professionnalisme et brio par Koubashi Harumi, jeune infirmière mais confirmée. Yumi se distinguait par son teint hâlé, sa coupe chocolat, ses lèvres roses et sa chemise à froufrous sans chichis. Mais on la distinguait mieux par son intelligence, son altruisme et son souci du bien-être des autres, parfois très directe. On pouvait entendre le claquement des talons de ses bottes lorsqu’elle marchait dans les couloirs ou pour accueillir sa jeune collègue et sa fille. Harumi était une jeune femme au teint aussi mielleux que son caractère, avec une chevelure d’un ocre doux encadrant son visage serti d’yeux noisette. Cela faisait du bien à Reiko de les revoir après une absence de 3 jours, ainsi que son assistante attitrée.

« Asano-sensei !! Je suis contente de vous voir !! »

« Ohayo Harumi^^ »

« Reiko !!!! Comment ça va ? »

« Yumi ! Oui ça va, je m’occupe tranquillement de ma petite famille^^ »

« Comme elle a grandi ! Asano-sensei, je peux prendre Tsuru dans mes bras ?^^ »

« Yare yare, nous pouvons commencer cette visite de routine^^ » Dit le docteur Miyamoto.

Tsuru resta calme dans les bras de Harumi et fixa sa maman qu’on appelait « Asano-sensei », qui rougit un peu. Cela lui faisait bizarre de se faire appeler ainsi depuis qu’elle était mariée, et cela changeait des « Aokiji-sensei ». La petite grue ne se doutait pas que sa maman était médecin et regarda de ses grands yeux saphir tout ce beau monde en train de discuter.

Suite au prochain épisode^^ (mon post en gros puis que Shisui va raconter sa journée en parallèle^^)